Et s’il fallait être plusieurs pour bâtir vraiment ?
- par Eric Weiss
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- 13 juin, 2025

Aujourd’hui, sortons un peu du « technique » sur cette dernière newsletter avant d’appuyer sur le bouton de la levée de fonds…
Ceux qui me connaissent en privé savent qu’il en faut peu partir en mode « métaphysique » (un bon vin, quelques copains et me voici lancé 😉).
J’éprouve aujourd’hui le besoin de vous dire « pourquoi » et « pour quoi ».
Il y a quelques années, nous avons eu cette idée un peu folle de créer la fédération des marchands de biens.
Je venais de vendre ma société MDB « centrale » et le réseau que j’y avais adjoint (je vous expliquerai pourquoi cela avait de la valeur une prochaine fois d’ailleurs car on a coutume de dire que les sociétés MDB ne valent que leurs capitaux propres et ce n’est pas toujours exact).
J’aurais vraiment pu buller tranquillement et faire une opération ou deux par an pour garder la forme…
Mais ce n’est pas vraiment ce qu’il s’est passé...
Je pense que je ne suis pas un solitaire. Même si j’aime à me retrouver seul parfois, fondamentalement, je sens vite l’ennuie et la volonté de m’entourer.
Jeune, j’animais les soirées des amis, j’organisais les 1er de l’an, les soirées étudiantes. Parfois je râlais sur les difficultés qui en découlaient.
Un jour, une amie infirmière qui se reconnaitra certainement m’a dit « arrête de râler, tu organises pour toi-même pas pour les autres ».
Je crois que cette conscientisation m’a permis de grandir incroyablement.
J’ai compris que mes efforts étaient « pour moi » et que j’avais besoin de la force des autres pour moi-même me sentir vivant. La force était dans le plusieurs. Or, marchand de biens, historiquement, était une activité solitaire donc déprimante à mes yeux. Être ensemble, c’est aussi pour soi-même..
Dans un monde où chacun court après ses objectifs, c’est vrai qu’il peut sembler plus rapide d’avancer seul. Mais à bien y regarder, les vraies transformations, les plus solides comme les plus audacieuses, naissent rarement de trajectoires isolées. Fédérer, ce n’est pas uniformiser.
C’est créer un espace commun où les forces se complètent, où les expériences se croisent, et où l’on devient plus fort, ensemble.
C’est refuser l’isolement professionnel au profit d’un élan collectif. Dans un secteur aussi mouvant que celui de l’immobilier, où l’expertise ne suffit plus toujours, bâtir un socle commun devient un levier stratégique, humain, et profondément efficace.
“Un homme seul est toujours en mauvaise compagnie.”
– Paul Valéry (j’adore)
Pensons-y un peu, l’histoire n’a jamais été écrite par des solitaires.
Les révolutions, les bâtisses, les progrès — même portés par des figures individuelles — sont toujours nés de l’union de forces multiples. Des visions croisées, des énergies partagées, une coordination plus grande que la somme des parties.
On le voit dès l’Antiquité : la phalange grecque a dominé les champs de bataille non pas grâce à la force de ses soldats individuellement, mais par la synchronisation millimétrée de leurs mouvements, leur capacité à ne faire qu’un.
Le bouclier de l’un protégeait l’autre.
Et c’est dans cette interdépendance assumée que naissait la puissance.
Plus tard, à Rome, ce sont les corps de métier, les collegia, qui ont bâti la ville, autant que les empereurs (plus même !).
Des regroupements d’artisans, de marchands, d’intellectuels — non seulement pour produire mieux, mais pour peser politiquement, revendiquer, transmettre et évoluer ensemble.
L’union comme levier de puissance n’est pas un slogan.
C’est un principe de réalité.
On la retrouve dans les grandes épopées économiques : les corporations médiévales, les confréries de marchands, les grandes compagnies commerciales du XVIIe siècle. Toutes sont nées d’un constat :
“Seul, je ne suis pas crédible.
Seul, je ne suis pas assez fort pour prendre le risque.
Seul, je n’ai pas accès à l’information, aux ressources, aux partenaires.”
Et aujourd’hui encore, cette dynamique est bien présente, sous d’autres formes :
• Les groupements d’acheteurs dans la grande distribution ;
• Les syndicats professionnels qui pèsent dans les négociations ;
• Les associations d’entrepreneurs qui mutualisent leurs expertises pour innover, lever des fonds, aller à l’international.
Pourquoi cela résonne-t-il particulièrement pour les marchands de biens ?
Parce que ce métier est exigeant, mais aussi extrêmement fragmenté.
Chacun avance dans son coin, avec ses projets, ses contacts, ses difficultés.
On apprend aussi sur le tas.
On répète parfois les erreurs que d’autres ont déjà commises.
Et souvent, on plafonne… non pas par manque de talent, mais par manque de cadre collectif.
Alors nous avons voulu avec détermination fonder et piloter ce regroupement.
C’est pour ça que la FMDB existe.
Pas pour faire joli sur une carte de visite.
Mais pour structurer un écosystème qui, sans cela, resterait fragile.
Aujourd’hui, ce sont des centaines de marchands actifs qui partagent cet élan.
Et ce qu’ils trouvent dans ce qui dépasse largement le simple “réseau”.
Ils trouvent :
• Un pouvoir de négociation, démultiplié face aux partenaires financiers, aux assureurs, aux fournisseurs ;
• Des collaborations inattendues : des porteurs d’affaires, des co-montages, des binômes temporaires ou durables ;
• Un cadre de formation structurant, avec des séminaires certifiants qui pèsent dans un dossier bancaire, dans un échange avec un notaire, dans la recherche d’un associé.
Et ce qui est fascinant, c’est que chacun y gagne différemment :
• Le marchand expérimenté trouve une visibilité renforcée, des outils de structuration, parfois même une transmission en douceur de ses projets à des profils plus juniors.
• Le néo-marchand s’élève plus vite, apprend en marchant, sécurise ses premiers pas grâce à un environnement solide.
• Et au milieu, toute une galaxie de profils hybrides — investisseurs, partenaires, anciens pros en reconversion — viennent nourrir cette dynamique.
On voit aussi arriver énormément de néo marchand et également de ce que j’ai baptisé « les micro-marchands ». Ils nous rejoignent et c’est fabuleux. Ils ont un autre métier qui souvent n’a rien à voir avec le MDB et font des opérations en parallèle.
Ils amènent un regard riche parce que chacun à sa façon d’aborder le marché… ses astuces, son réseau, ses propres compétences. Ils aident plus largement en réalité que sur de l’immobilier strict. Les anecdotes d’entraident et d’associations réussies ne manquent pas.
Ce qui est encore plus incroyable, c’est de voir des concurrents sur des territoires s’allier et surtout s’entraider alors qu’une simple logique de marché devrait pousser à n’être que des compétiteurs.
C’est tout sauf cela, car un sentiment de corps « au sens de l’appartenance » est né et se développe. Quand j’y pense, j’en ai des frissons !
Les 22 pionniers qui s’étaient embarqués avec moi dans cette aventure se souviennent d’une salle d’un petit hôtel au bord du lac d’Annecy où nous avons organisé notre première rencontre « nationale » officielle.
On s’était dit que nous aurions la possibilité de nous former. On s’était dit que nous aurions un meilleur accès aux financements, aux assurances, aux agents et globalement aux bonnes affaires… mais je pense que l’on n’avait pas mesuré que notre #fierdetremarchand allait entrainer ce sentiment d’appartenance faisant sortir de l’isolement et performer comme jamais.
Même dans le fort ralentissement du marché que nous avons connu ces derniers mois, nos rencontres ont affiché complet à chaque fois. L’entraide et l’échange ont permis certains de se sortir de situation compliquée et l’embellie qui arrive devrait encore plus doper cette dynamique.
C’est peut-être ça aussi, le sens profond de l’union :
bâtir quelque chose de plus grand que soi, mais dans lequel chacun peut trouver sa place.
Le 28 mars, on vous partagera une nouvelle page de cette aventure collective (voir sur le site Internet www.fmdb.fr pour s'inscrire à la visio). Puis cela sera à Nantes, puis Lyon, Bordeaux, Paris… partout…
Ce ne sera pas juste une annonce.
Ce sera une invitation à réfléchir ensemble à ce qu’on veut bâtir demain.
Bien sûr, on parlera juridique (il faut bien) mais pas pour parler de procédures, mais pour poser un cadre. Structurant, clair, ambitieux.
Et si l’avenir des marchands passait aussi… par les autres marchands ?
#UnirLesForces #BâtirLAvenir #FMDB #Collectif