Génial, j'ai mes premiers haters anti-entrepreneurs 🥳

  • par Eric Weiss
  • 16 août, 2024

Chers amis,

Il y a quelques semaines, j'ai eu le privilège de participer au célèbre podcast « Ça fait un bail », où j'ai partagé mon parcours en tant qu'entrepreneur, professeur, et marchand de biens immobiliers. D’ailleurs on vous réserve quelques trucs sympa 😉

Cette expérience m'a permis de revenir sur des moments marquants de ma carrière, y compris une escroquerie qui, il y a une dizaine d'années, aurait pu me mener à la faillite personnelle. Heureusement, j'ai pu rebondir et transformer cette épreuve en une leçon précieuse.

Lors de ce podcast, j'ai relaté cette histoire incroyablement bien montée (c’est digne d’une série Netflix 😊. À ma grande surprise, un extrait de cette discussion a fait plus d'un demi-million de vues sur Instagram (le réel est là : https://www.instagram.com/cafaitunbail_/reel/C8cY4D7C1mT/) , une plateforme que j'utilise relativement peu en plus. Cette viralité m'a permis de toucher un large public, générant de nombreux likes et commentaires.

Parmi les milliers de réactions positives, certains commentaires négatifs m'ont interpellé.

Ahhhh mes premiers « mignons haters ». 😎

Du style : « bien fait, cela t’apprendra à vouloir gagner toujours plus », « et paf, tu l’as bien mérité »… et d’autres petits bonheurs que je ne peux pas mentionner ici 🤣.

Certains utilisateurs ont exprimé donc des sentiments suggérant que je méritais cette expérience en raison de ma réussite financière. Ohhhhhhh mais c’est trop gentil ça 😈.

Cette attitude m'a préoccupé, non pas pour moi (tu parles, lâchez-vous les haters vous faites même remonter la publication dans les algorithmes) mais plutôt car elle révèle une perception problématique de l'entrepreneuriat en France.

Je rappelle quand même qu’au regard des sommes en jeu et de « là » d’où je viens, j’aurais pu tout y laisser (vraiment tout). Plus de 10 ans après j’ai appris et j’essaie d’apprendre aux autres (et me suis très largement refait).

Mais voici une petite réflexion issue de ce constat du rapport de certain au risque de l’entrepreneur.

L'entrepreneuriat en France : Entre admiration et défiance

Vous le savez la France est un pays que j'aime profondément. Sa richesse culturelle, son histoire, et son esprit d'innovation sont des sources d'inspiration continues pour moi.

Cependant, il est impossible de nier qu'il existe une certaine ambivalence dans notre rapport à l'argent et à la réussite. D'une part, nous admirons les entrepreneurs à succès, les visionnaires qui osent innover et prendre des risques. D'autre part, il existe une suspicion latente envers ceux qui réussissent financièrement, souvent perçus comme ayant triché ou profité du système.

Un besoin urgent de changer de mentalité

Il est crucial de comprendre que réussir en affaires, notamment dans le secteur immobilier où je rénove des bâtiments abandonnés « au marché » pour fournir des logements, implique des risques considérables, des nuits blanches, et une volonté constante de protéger les emplois de mes collaborateurs. Voir des réactions de satisfaction face à mes difficultés montre une méconnaissance des réalités entrepreneuriales et un certain mépris pour les efforts et les sacrifices nécessaires à la réussite.

Ces réactions mettent en lumière un problème culturel autour du rapport à l'argent et à la réussite en France. Il semble que réussir financièrement soit souvent perçu négativement, et échouer soit vu comme une juste rétribution. Cette mentalité anti-entrepreneuriale est préoccupante, car elle décourage l'initiative et l'innovation, deux éléments cruciaux pour le développement économique et social.

Valoriser l'Entrepreneuriat : Un impératif pour l'avenir

Pour que la France continue de prospérer et d'innover, il est impératif de plus encore valoriser l'entrepreneuriat et de changer notre rapport à l'argent. Nous devons encourager une culture où les entrepreneurs sont soutenus et où les échecs sont vus comme des opportunités d'apprentissage plutôt que des raisons de réjouissance pour certains.

Il est également crucial de promouvoir l'éducation à l'entrepreneuriat dès le plus jeune âge. Les jeunes doivent être encouragés à prendre des risques, à innover, et à voir l'échec comme une étape naturelle du processus de réussite. En cultivant une mentalité de croissance et de résilience, nous pouvons créer une génération d'entrepreneurs audacieux et résilients, prêts à relever les défis du monde moderne.

Un appel à l'action : Soutenons nos entrepreneurs

Je vous invite à réfléchir sur ces questions et à défendre les valeurs de l'entrepreneuriat. Ensemble, nous pouvons créer un environnement où les entrepreneurs sont soutenus et où les échecs sont vus comme des opportunités d'apprentissage plutôt que des raisons de réjouissance pour certains.

Voici quelques initiatives qui pourraient aider à atteindre cet objectif :

1. Éducation à l'Entrepreneuriat : Introduire des programmes d'éducation à l'entrepreneuriat dès le plus jeune âge dans les écoles. Ces programmes devraient inclure des ateliers pratiques, des rencontres avec des entrepreneurs, et des projets réels pour aider les jeunes à comprendre les rouages de la création d'entreprise.

2. Accès au Financement : Faciliter l'accès au financement pour les entrepreneurs issus de milieux modestes. Cela pourrait inclure des microcrédits, des subventions, et des fonds d'investissement dédiés aux projets sociaux. Les banques et les institutions financières devraient être encouragées à créer des produits financiers adaptés aux besoins de ces entrepreneurs. Bien sûr cela existe mais soyons réalistes, on parle de quelques milliers d’euros là où il faudrait parfois quelques centaines de milliers !

3. Mentorat et Accompagnement : Mettre en place des programmes de mentorat où des entrepreneurs expérimentés peuvent guider et conseiller les nouveaux entrepreneurs. Cela inclut également des services de conseil en gestion, en marketing, et en développement commercial pour aider à surmonter les défis initiaux. Là aussi vous allez me dire qu’il existe plein de réseaux prétendant faire cela. Mouais, le problème c’est que souvent il s’agit de consultant qui eux-mêmes ne sont pas en réalité des entrepreneurs qui mentorent des entrepreneurs… Heuuuuu… discutable.

4. Espaces de Travail Collaboratifs : Développer des espaces de coworking à faible coût dans les zones défavorisées pour fournir aux entrepreneurs un environnement de travail professionnel et un accès à des ressources partagées.

5. Simplification Administrative : Réduire les obstacles administratifs à la création d'entreprise. Simplifier les procédures et offrir des services de soutien pour aider les entrepreneurs à naviguer dans les démarches administratives nécessaires à la création et à la gestion d'une entreprise.

6. Réseaux de Soutien Locaux : Encourager la création de réseaux de soutien locaux où les entrepreneurs peuvent partager leurs expériences, leurs défis, et leurs succès. Ces réseaux peuvent également servir de plateformes pour les collaborations et les partenariats.

7. Protection Sociale des Entrepreneurs : Mettre en place des mécanismes de protection sociale pour les entrepreneurs, notamment en matière de couverture santé et de sécurité financière, pour limiter les risques personnels associés à l'entrepreneuriat.

Et le top du top (petit appel du pied à mes collègues de l’université aussi), il faut non pas simplement créer les conditions d’une éducation mais également un écosystème avec clairement des voies de financement DIRECTE par les universités publiques vers des porteurs de projet. Nous avons un vrai problème avec cela. Des parcours se crée partout. C’est un bon début mais quid de la « suite », le moment où l’entrepreneur en herbe a véritablement besoin de lever des fonds. Là, la connexion n’est plus évidente du tout.

Pire encore, parfois elle enferme l’entrepreneur dans une logique de « remplissage de dossiers » pour aller chercher même pas le dixième de ce dont il aurait besoin. Parfois aussi, les incubateurs locaux vont enfermer dans une logique « locale »… très locale… et donc incapable de sortir l’entrepreneur pour qu’il aille vers le développement qu’il mérite et dont à besoin notre beau pays.

I have a dream : des fonds publics non plus pour payer des oncsultants et formateurs mais bien pour directement soutenir les projets.

Reste l’association, un peu tabou en France (on fait seul ou on s’associe que vraiment sous contrainte), or faire entrer les associés pertinents est clairement une voie fabuleuse de performance et de progression. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on en a fait le thème central de la prochaine rencontre de la FMDB : https://www.federation-marchands-de-biens.fr/ et du prochain BootCamp de l’INFIM : https://infim.fr/club-elite-bootcamp/

J’espère bien vous y voir nombreux 😊

Et vous, vous feriez quoi pour changer les choses ?

Bonne semaine à tous !