Pourquoi j'ai attendu aussi longtemps ?

  • par Eric Weiss
  • 28 oct., 2024

Pourquoi j'ai attendu aussi longtemps ?

Je suis Eric Weiss, président de la Fédération des marchands de biens et professeur à l'Université Savoie Montblanc. J'ai eu la chance de voyager, d'accomplir de nombreux projets dans l'immobilier, d'enseigner, de créer des séminaires et concours internationaux. J'ai connu des succès considérables, mais une question me taraude : pourquoi n'ai-je jamais véritablement développé ce que j'avais déjà impulsé ?

Petite réflexion de la semaine.

Quand on est fils de postier, comme moi, nos croyances limitantes sont souvent décuplées. La recherche de sécurité devient omniprésente, presque instinctive. Mon grand-père, un émigré italien très catholique, a aussi joué un rôle majeur dans mon éducation. Il m’a transmis des valeurs de modestie, d’humilité, et de respect, ce qui, bien sûr, a renforcé mon sens du devoir. Mais cela a également imposé une vision conflictuelle de la réussite. Dans la culture judéo-chrétienne, l'argent est souvent perçu avec méfiance, voire comme un tabou. J'ai grandi avec l'idée que réussir ostentatoirement pouvait attirer la détestation, une sorte de "syndrome de la réussite honteuse". Réussir, oui, mais sans trop en montrer, sans se vanter, sans s’exposer à l'admiration ou, pire encore, à la jalousie. Cette éducation a forgé une peur presque inconsciente de la réussite. Oui, la réussite financière peut provoquer un sentiment de malaise, voire d'indignité, dans une société où l'argent est souvent jugé socialement suspect.

J'ai traversé des périodes où j'aurais pu m'exposer plus, viser plus haut. J’aurais pu, par exemple, développer la société Iria que j’avais créée en réseau de franchises, mais à la place, j’ai préféré vendre mes parts pour quelques centaines de milliers d’euros. Cela aurait pu sembler beaucoup à l'époque, mais avec du recul, c’était bien peu par rapport à ce que j’aurais pu viser. J’avais planté des graines fertiles, mais je n'ai pas eu le courage de les faire prospérer.

De la même manière, j'ai fondé la FMDB sans trop de prétentions, en me disant que je pourrais gérer quelques opérations avec des "amis membres" sans trop me prendre la tête. Je m’imaginais travailler le moins possible, mais en réalité, quand quelque chose me passionne, je m'y investis pleinement. La FMDB aurait pu rapidement devenir un acteur majeur, mais je l'ai maintenue dans un cadre modeste, en limitant son expansion. Pourtant, j'avais toutes les cartes en main pour faire de cette structure un pilier de l'écosystème des marchands de biens. Petit à petit, j’ai commencé à intégrer des activités complémentaires, comme le financement des opérations des autres. Ces initiatives, discrètes, m'ont rapporté des dividendes, mais je n'ai jamais osé les affirmer comme faisant partie intégrante de la FMDB. Pourquoi ? La peur d'être perçu comme quelqu'un qui cherche à gagner de l'argent !

Aujourd'hui, à l’aube de mes 50 ans, je me rends compte qu'il est temps de lever ces croyances limitantes, pour moi-même bien sûr mais aussi pour tout l'écosystème qui dépend de moi. Il est temps d’assumer le potentiel de la FMDB et d'aller plus loin. Je suis prêt à développer, à recruter, et à lever des fonds (préparez vos chéquiers, je vous en dis plus très rapidement). Peut-être échouerons-nous dans cette levée de fonds. Peut-être qu’elle ne servira pas mes intérêts autant que je l'espère. Peut-être elle n'aura pas l'impact sur l'écosystème que j'en espère. Mais cette fois-ci, je suis prêt à l’assumer. Je ne vais plus m'arrêter à des petites étapes modestes ou à des objectifs intermédiaires. ON VA Y ALLER FRANCHEMENT !

Comme dans l'aviation, où j'ai toujours pris des responsabilités sans me soucier de l'image extérieure, je vais désormais appliquer la même approche à mes affaires. Piloter un avion implique d'être en phase avec le plan de vol, de connaître le carburant nécessaire pour atteindre sa destination, et d'accepter que parfois, il faut viser plus haut, aller plus loin. Je suis maintenant prêt à être le commandant de bord de cette fusée. Il est temps de concilier ambition, bienveillance, et intérêts personnels. Car, si l’on ne prend pas soin de ses propres intérêts, la démotivation finit par s’installer et entraîne tout un écosystème dans une pente descendante.

Je vais donc faire décoller cette fusée avec vous, en tant que pilote pleinement assumé.

Bonne semaine à tous, Avec toute mon affection, Eric